Friday, November 23, 2007

Dia -756

Les Baobabs, selon le Petit Prince

(para a Lou)







«(...) Chaque jour j'apprennais quelque chose sur la planète, sur le départ, sur le voyage. Ca venait tout doucement, au hasard des réflexions. C'est ainsi que, le troisième jour, je connus le drame des baobabs. Cette fois-ci encore fut grâce au mouton, car brusquement le petit prince m'interrogea, comme pris d'un doute grave:

-C'est bien vrai, n'est-ce pas, que les moutons mangent les arbustes? -Oui. C'est vrai. -Ah! Je suis content.

Je ne compris pas pourquoi il était si important que les moutons mangeassent les arbustes. Mais le petit prince ajouta:

-Par conséquent ils mangent aussi les baobabs?

Je fis remarquer au petit prince que les baobabs ne sont pas des arbustes, mais des arbres grands comme des églises et que, si même il emportait avec lui tout un troupeau d'éléphants, ce troupeau ne viendrait pas à bout d'un seul baobab. L'idée du troupeau d'éléphants fit rire le petit prince:

-Il faudrait les mettre les uns sur les autres...

Mais il remarqua avec sagesse:

-Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit.

-C'est exact! Mais pourquoi veux-tu que tes moutons mangent les petits baobabs?

Il me répondit:

- "Bien! Voyons!"

comme il s'agissait là d'une évidence. Et il me fallut un grand effort d'intelligence pour comprendre à moi seul ce problème. Et en effet, sur la planète du petit prince, il y avait comme sur toutes les planètes, de bonnes herbes et de mauvaises herbes. Par conséquent de bonnes graines de bonnes herbes et de mauvaises graines de mauvaises herbes. Mais les graines sont invisibles. Elles dorment dans le secrèt de la terre jusqu'à ce qu'il prenne fantaisie à l'une d'elles de se réveiller. Alors elle s'étire, et pousse d'abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s'il s'agit d'une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitôt, dès qu'on a su la reconnaître. Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince... c'étaient les graines de baobabs. le sol de la planète en était infesté. Or un baobab, si l'on si prend trop tard, on ne peut jamais plus s'en débarasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater.

- C'est une question de discipline,

me disait plus tard le petit prince.

- Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète. Il faut s'astreindre réguliérement à arracher les baobabs dès qu'on les distingue d'avec les rosiers auxquels ils se rassemblent beaucoup quand ils sont très jeunes. C'est un travail très ennuyeux, mais très facile.

Et un jour il me conseilla de m'appliquer à réussir un beau dessin, pour bien faire entrer ça dans la tête des enfants de chez moi.

- S'ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir. Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail. Mais, s'il s'agit des baobabs, c'est toujours une catastrophe. J'ai connu une planète, habitée par un paresseux. Il avait négligé trois arbustes...

Et, sur les indications du petit prince, j'ai dessiné cette planète-là. Je n'aime guère prendre le ton d'un moraliste. Mais le danger des baobabs est si peu connu, et les risques courus par celui qui s'égarerait dans un astéroïde sont si considérables, que, pour une fois, je fais exception à ma réserve. Je dis:

- Enfants! Faites attention aux baobabs!

C'est pour avertir mes amis du danger qu'ils frôlaient depuis longtemps, comme moi-même, sans le connaître, que j'ai tant travaillé ce dessin-là. la leçon que je donnais en valait la peine. Vous vous demanderez peut-être: Pourquoi n'y a-t-il pas dans ce livre, d'autres dessins aussi grandioses que le dessin des baobabs? La réponse est bien simple: J'ai essayé mais je n'ai pas pu réussir. Quand j'ai dessiné les baobabs j'ai été animé par le sentiment de l'urgence.»

(Antoine de Saint-Éxupery)


3 comments:

Anonymous said...

não sei bem como dizer-te isto. ando há dois dias a olhar para este post, depois de o ter lido com toda a atenção. não sei como dizer-te isto, porque me parece que não és nada lamechas. não sei como dizer-te isto. porque eu, que também acho que não sou nada lamechas, só tenho vontade de te dizer que fizeste o meu coração ficar quentinho. por me teres dedicado este post (eu sei. é tontice. mas o que é que queres? fiquei vaidosa. ou isso. e pronto.). por ser um excerto de um dos livros mais maravilhosos que já li (estabeleci um compromisso comigo mesma depois de o ler, em francês, vezes sem conta: é a primeira prenda que ofereço, ao nascer, a todas as crianças que me são próximas). não sei como dizer-te isto: que gosto de ti, miúda. e sei porquê. e não sei porquê. e isso não interessa nada, caramba! talvez só dizer-te:
les autres: ceux dans lesquels nous ne cherchons rien que l’émotion resté en nous incompréhensible, en espérant que par miracle elle s’éclaireisse et s’élucide dans le miroir de l’autre.

Anonymous said...

et j'ai envie aussi d'ajouter ça, parce qu'il et très bon d'avoir des amies/is:
(…)
-Qui es-tu? dit le petit prince. Tu es bien joli…
-Je suis un renard, dit le renard.
-Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
-Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé
-Ah! Pardon, fit le petit prince.
Mais après réflexion, il ajouta :
-Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
-Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?
-Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
-Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
-Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
-C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "Créer des liens…"
-Créer des liens?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu'elle m'a apprivoisé…

Elisa said...

Bom Lou... ri-me quando li que é a primeira coisa que ofereces às crianças que nascem ao teu redor. Pois. Queres saber? Eu faço o mesmo :-)))
E não acho que seja lamechas... se bem que haja pessoas que têm sobre mim uma opinião contrária. Rs.
Coisas. Dos tais espelhos e olhares e assim.
Beijinhos.

Ah e o 2º comentário... é a minha parte preferida do Petit Prince. Claro.